Etape 1
À partir d’aujourd’hui, je vous emmène avec moi pour un voyage de cinq jours vers un petit village de renommée mondiale et connu par ses grandes dunes de sable, Merzouga. Cette petite ville Marocaine est située à une cinquantaine de kilomètres de Erfoud et positionnée sur le plus grand erg du Maroc, Erg Chebbi. Elle est connue par une étendue impressionnante de dunes de sable, les plus hautes du pays.
Le meilleur chemin pour y aller depuis Rabat est de passer par Meknès, Azrou, Midelt, Errachidia, Erfoud pour arriver à Merzouga. En plus, ce parcours est lui même une attraction de part le climat et la géographie qui changent radicalement à chaque étape du voyage.
Depuis Rabat, il faut compter 8h30 de route pour les 592 kilomètres qui séparent les deux villes.
Quant à nous, mes amis et moi ‘Adventuresinmorocco’ Nous avons pris le départ à 14h pour passer la nuit à Midelt. L’autoroute jusqu’à Meknès puis la nationale, cette route est juste sublime. Il est vrai qu’on roulait à petite vitesse, mais ça valait la peine. En faite, en plein Atlas, le paysage est frais, tantôt des plaines toutes vertes à perte de vue, tantôt des montagnes et leurs arbres rafraîchissantes qui nous enveloppaient tout au long de la route. Après une petite heure de conduite relaxante; on arrive à un point appelé le rassemblement naturel des singes, impossible de ne pas s’arrêter. Des singes partout, sur la chaussée, sur les voitures et sur les arbres, nous étions des intrus au milieu de la terre des macaques. Comme s’ils attendaient notre arrivée. C’était un moment d’émotion et de plaisir en compagnie de ces êtres sages et curieux, ils se sentaient bien chez eux et on a pu partager avec eux quelques friandises.
Une petite heure plus loin, toujours sur la route, le paysage a pris une autre tournure, et nous voilà devant des étendues arides de couleur jaunâtre, un paysage lunaire et rocailleux où aucun signe de vie n’apparaît. Un contraste incroyable en moins de deux heures de conduite. Ce changement radical constitue une particularité majeur de notre cher pays. Devant ce paysage hallucinant une petite séance photos s’imposait.
Puis on a tracé directement vers Midelt pour arriver au couché du soleil et s’installer dans un hôtel du nom de Kasbah Asmae :
https://maps.app.goo.gl/fU1iV3YRFVpkFRFK7
Personnellement j’ai été surpris par le lieu et par l’accueil de ses propriétaires, tout était nickel. Une grande réception bien décorée à la Marocaine, le restaurant sous forme de salon Marocain traditionnel et de grandes chambres bien équipées. Une vraie Kasbah..
Midelt est la capitale de la pomme, Son terroir et ses conditions climatiques sont favorables au développement et à l’épanouissement des pommiers.
Elle est aussi considérée comme une ville étape ouvrant la voie vers un autre monde qu’est le sud oriental et le Sahara Marocain. Mais pour les personnes qui aiment la randonnée, c’est un site exceptionnel puisque la ville est perchée à 1500 m d’altitude au pied du jbel Ayachi. Les personnes chevronnées peuvent faire l’ascension de cette montagne dont le climat montagnard est entouré de paysage de toute beauté.
Pour le dîner nous avons eu droit à la truite de l’Atlas bien cuisinée, un délice. La nuit était très courte mais reposante.
Demain nous allons continuer notre périple pour Merzouga, je vous prépare un récit qui décrit cette deuxième étape du voyage, trajet et découvertes.
Etape 2
A 6h du matin, nos alarmes se sont déclenchées, le départ était fixé à 7h pour bénéficier de la fraîcheur du matin et gagner un peu de kilométrage. Douche, petit déjeuner et nous étions prêts à une nouvelle étape du voyage vers Merzouga.
Comme vous le savez déjà, notre stratégie est de faire de notre trajet une véritable balade d’exploration, ce n’est pas la vitesse qui nous intéresse, c’est plutôt découvrir et apprécier la nature tout au long du parcours. On n’hésite jamais à quitter le bitume pour explorer l’arrière pays et des endroits inaccessibles.
Il se trouve que, sauf quelques exceptions, cette route était pleine de paysages exceptionnels.
Juste après Rich, un petit village à 100 km de Midelt, on s’est trouvé dans la région de Ziz, et ses variétés géographiques, Nous sommes maintenant devant les gorges de Ziz, malheureusement l’eau manque à l’appel, la rivière laissant un paysage aride mais plein de beauté. On s’arrête quelques minutes pour se ressourcer.
Puis, en suivant la nationale, on arrive à Errachidia, une ville qui m’a surpris par sa dimension importante, comparée à ses voisines, bien structurée aux avenues et rues rectilignes. Elle est bien située, traversée par Oued Ziz et est un carrefour commercial reconnu, c’est aussi une ville universitaire avec une faculté poly-disciplinaire et dispose d’un aéroport international.
Nous nous sommes posés pour un café, et on a repris le voyage en direction d’Erfoud. La route était pleine de découvertes, après une vingtaine de kilomètres, se trouve la source bleue de Meski qui est une sorte de petit oasis, au cadre idyllique, avec une végétation luxuriante, seule, elle constitue une attraction qui peut durer une heure ou deux. Un endroit paisible avec une grande piscine naturelle peinte en bleu, entouré de palmiers, son eau de source est claire et vertueuse, la baignade est autorisée.
Puis encore plus loin se trouve la vallée de Ziz. Sur le côté droit de la route un vaste espace relativement aménagé, avec une cafétéria qui domine la vallée, et offre une vue panoramique sur l’une des plus grandes palmeraies du Royaume. Si vous êtes de passage, ça vaut la peine d’y faire une pause.
Et c’est pas fini, toujours sur la même route, on a difficilement repéré l’existence d’une source naturelle appelée Ain El Atti avec comme particularité son jet d’eau qui atteint facilement 3 ou 4 mètres de hauteur, c’est aussi un bel endroit à visiter :
https://maps.app.goo.gl/hE2fXSqPYcUNm3Cr7
Une fois arrivés à Erfoud, vers 11h du matin, nous voulions impérativement trouver et visiter les œuvres architecturales réalisées par un artiste allemand du nom de Hannsjörg voth, le Géant d’Erfoud. Par pure hasard, on a eu connaissance de ces monuments sur internet, c’était le challenge de ce trip, vue qu’aucune route ni piste ne les desservent. En plus ce qui, m’a sidéré, même les habitants de Erfoud n’arrivaient pas à nous les indiquer.
A l’aide de Google Maps, nous les avons repéré, puis nous avons utilisé les anciennes méthodes, déterminer et prendre le Cap en utilisant nos vielles boussoles.
A cet instant l’aventure a commencé, nous avons quitté Erfoud sous un ciel ensoleillé, et nous avons pris la première ouverture vers un plateau désertique sableux au moment où une tempête commençait à soulever la terre, ni voie ni piste ne nous attendaient, aucun reper n’existe pour nous faciliter la tâche. On suivant notre Cap, nous nous confrontons dans un premier temps à un petit lac à moitié asséché dont le seul passage était boueux et c’était notre premier exercice de franchissement. Impossible de s’y aventurer avant de tester la résistance du sol. Nous devions sacrifié la voiture la plus capable des trois avant de nous embarquer ensemble dans cette aventure. La Toyota étant la plus haute, a pris le maximum de recule, puis l’accélérateur au plancher a réussi le passage, mais avec difficulté, nous n’avions pas le choix, nous avons reproduit la même technique mais le dernier véhicule a été stoppé par une boue très danse, heureusement à quelque mètres de l’arrivée. Dans ce cas précis, la technique est de ne pas tenter de sortir par la force du moteur, les roues finiront par s’enfoncer et rendre la tâche encore plus difficile. Nous avons chaussé nos bottes et raccordé la voiture à une autre avec une corde puis la tirer vers le sol sec.
La conduite dans la boue sans se coincé est une question de technique, mais cela dépend aussi de la nature du sol, néanmoins voici quelques conseils:
1- A une seule voiture éviter si possible, si vous êtes au moins 2 voitures, la deuxième ne doit rentrer qu’une fois la première sortie. Comme ça elle pourra aider au lieu de les coincer toutes les deux.
2- Vérifier la profondeur de la boue à l’aide d’un bâton avant de commencer.
3- Dégonfler un peu les pneus
4- Prenez de l’élan 15 à 20m
5- Maintenir une vitesse constante pas plus de 20km /h
6- garder les roues droites ne jouer pas avec le volant
7- acceptez la défaite si vous êtes coincés et appelez de l’aide. Ce n’est pas la peine de s’acharner vous risquez de compliquer plus les choses.
La mission étant réussie, nous avons foncé tout droit en suivant notre Cap. Toujours aucune visibilité, que du sable et des herbes à chameaux. Perdus, nous nous sommes arrêtés pour recalculer notre trajectoire, au moment où j’ai aperçu un pick-up qui roulait à toute allure, j’ai pris mon volant et je l’ai rattrapé au bout de 2 kilomètres plus loin. C’était un connaisseur de la région, il m’a indiqué, sommairement la direction, une sacrée chance. Les autres voitures me rejoignent et après une demie heure de recherche, nous avons fini par voir une silhouette qui se dressait seule au milieu de nul part, c’était les escaliers célestes, un moment de délivrance et de joie.
Les trois monuments étaient espacés de quelques kilomètres mais visibles. Nous avons pris tout notre temps pour les visiter et contempler ces merveilles de conception intrigante.
Pour plus de détails sur l’artiste et ces monuments veuillez consulter mon article du mois dernier sur https://actu-maroc.com/
Il était 5h de l’après-midi, nous avons rebroussé chemin en direction de Merzouga pour arriver à notre auberge au couché du soleil.
Etape 3
Nous voilà arrivés à Merzouga après une heure et demie de voyage depuis l’escalier céleste près d’Erfoud.
Il était 20h, à l’auberge magnifique (les dunes d’or) que nous a réservé notre cher ami le Dr Bouhmouch. Un établissement, collé aux grandes dunes de Merzouga, très agréable, avec piscine, jardins et surtout un accueil chaleureux.
Le dîner berbère servi à 21h nous achève, juste après, tous fatigués par cette longue journée, nous avons rejoint nos chambres pour dormir et nous recharger pour être prêt à assister au lever du soleil, une pratique systématique ici, une attraction à ne pas rater.
Aux aurores, réveillé par les maîtres de l’auberge alors qu’il faisait encore nuit, je me suis préparé pour sortir découvrir ce spectacle naturel tant décrit par les différents visiteurs de cet endroit. Pour y assister on avait le choix entre aller à pied ou à dos de chameaux. On sort par l’arrière de l’hôtel, en face des dunes, il fallait faire 2 ou 3 kilomètres en escaladant les dunes jusqu’au sommet de la plus haute.
C’était exceptionnel, la grande dune bloquant la lumière de notre côté sur la face ascendante, nous étions dans la pénombre alors qu’une fois au sommet, de l’autre côté, le soleil rayonnait et nous offrait une vue incroyable sur un espace infini de sable, des couleurs et des formes inimaginables. Là haut, on s’est retrouvé avec une centaine ou plus de touristes de différentes nationalités, tous ensembles, instantanément, sommes devenus amis à la fin du divertissement.
De retours de cette sortie magnifique et sportive, l’escalade à pied dans le sable était éprouvante, un petit déjeuner gourmand nous attendait, des mellaouis, des beignets (chfenges), des omelettes, du thé sahraoui etc… A vrai dire, nous étions bien gâtés.
Nous voilà fin prêt pour découvrir en 4×4 l’intérieur de cette immensité de sable et de nous exercer à une autre forme de conduite.
Conduire un 4×4 dans le sable est une discipline à part entière. Je vous dresse quelques conseils:
1- si vous êtes une seule voiture ce n’est pas la peine de s’aventurer.
2- Dégonfler les pneus pour atteindre au moins 1,7 kilo pour augmenter leur surface d’adhésion au sable.
3- Maintenir une vitesse régulière, éviter le freinage. De préférence ne dépasser pas 30km/h
4- Ne vous approcher pas des autres véhicules.
5- Avant de monter une dune, vérifier à pied, l’arrière dune elle peut être tranchante. Prenez du recule et essayez de maintenir la vitesse. Monter toujours dans l’axe, surtout pas en diagonale.
Notre objectif étant de traverser le bloc de dunes de Merzouga d’un bout à l’autre. Ce champs de dunes posé au milieu d’un plateau géant aride s’étend sur une superficie de 110 km² soit 22km de long sur 5 km de large. On peut facilement en faire le tour.
Ce jour là, était notre première fois dans ces dunes, et pourtant nous nous sommes lancés dans cette aventure sans guide. Nous devions trouver un point d’entrée pour faire le départ, nous cherchions donc des traces fraîches de 4×4, alors que sur le sable le vent les efface rapidement. Nous avons fini par repérer un passage. La conduite ressemblait plus à une navigation, on surfait sur les extrémités des dunes tout en contournant les plus grandes. La difficulté pour moi était de maintenir une vitesse constante alors qu’à chaque fois des surprises du genre ravin, sommets tranchant venait déstabiliser ma concentration.
Après une heure de conduite, nos véhicules commençaient à se comporter différemment, en effet la chaleur a changé la texture du sable, les pneus aussi ont chauffé, mes roues patinent et s’enfonce légèrement, je m’arrête doucement pour ne pas les enfoncer davantage, si mon châssis venait à toucher le sol ça deviendrait encore plus difficile. Que faire alors ? surtout que nous n’avions pas de treuil ce voyage là. Les autres voitures s’arrêtent et mes amis viennent à ma rescousse. Armés de pelles et les plaques à sable à la main, on dégage les roues sous lesquelles on place les plaques, je reprend le volant, démarre doucement et le tour est joué. Quel soulagement!
Un peu plus loin, on arrive sur une étroite crête de dune dont la largeur permet à peine le passage des véhicules, le problème c’est qu’elle se rétrécissait encore plus empêchant la progressions du premier 4×4 du convoi… il se penche sur la rive, perd le contrôle et glisse, incliné au maximum à la limite de la bascule la voiture s’arrête. Une nouvelle opération de sauvetage prend place: rapidement nous nous sommes positionnés sur le marche pied du côté haut pour contrebalancer le poids et lui faciliter la descente. Devenus tous spécialistes de la physique, chacun prodiguait ses conseils. La voiture est descendue doucement, latéralement pour se stabiliser en bas de la dune. Cependant, vu la position des roues, un des pneu s’est dégonflé à 100%, on pensait que s’était une crevaison. Heureusement parmi nos membres du groupe, Said notre super mécanicien, sûr de lui, sort son gonfleur et remet de la pression, le tour est joué.
À cet instant, un peu perturbés, nous voulions définir notre position par rapport à la sortie des dunes. Le Gps, nous positionnant au centre des dunes soit une progression uniquement de 2 km deux heures après notre départ. Ne sachant plus quelle direction prendre, on reprend le volant et on essaie de rejoindre l’autre bout. Après un passage entre des dunes plus au moins grandes sans difficulté particulière, l’un de nous, a aperçu la fin des dunes avec ses jumelles.
La joie a pris le dessus sur l’angoisse, nous étions libérés et super excités pour découvrir une nouvelle partie de cette région. Une fois sortie de ce champs de sable, pensant gagner notre challenge, nous nous sommes retrouvés à quelques mètres de notre auberge, c’était la grande déception, on a dû tourner en rend pendant trois grandes heures. Heureusement la ballade était magnifique et très riche d’expériences.
L’heure du déjeuner approche, pour l’après-midi, nous avons préféré prendre un guide avec nous afin d’explorer le maximum de choses.
Etape 4
Il était 13h et on s’est retrouvé à notre point de départ. Finalement on n’avait pas réussi à traverser le champs de dunes de Merzouga. Ce jour-là, on a fait deux attractions, le lever du soleil sur les dunes et la ballade en 4×4. Lors de notre pause café on s’est demandé, quelles sont les autres activités offertes dans la région afin de remplir notre agenda séjour. Merzouga est réputée par ses majestueuses dunes longeant l’Erg Chebbi. Les différentes attractions de cette région sont : Randonnée chamelière, Treck, nuit dans le désert, coucher et lever du soleil, astrologie amateur, sandboarding, quad, bain de sable, visite des mines de khol et de quartz, les fossiles, visite des nomades.
Notre nouvel objectif, pour l’après-midi, était de faire le tour des dunes, se rapprocher de la population locale et vivre des instants de leur quotidien.
Sur Google Maps, on aperçoit un grand lac à dix minutes des dunes (4km), c’était notre premier arrêt.
Longtemps resté asséché, le lac Srij appelé aussi lac des Flamands roses, est une réserve naturelle connue par sa biodiversité, actuellement riche en eau, cette réserve conserve et protège une large variété d’oiseaux dont, évidemment les Flamands roses, les cigognes noires, les faucons de barbarie et plus encore. Calme et serein, beau, naturel et sauvage, c’est un lieu idéal pour les amoureux de la nature, des oiseaux et de la photo. Au coucher de soleil, ce site offre un panorama exceptionnel et un reflet incroyable avec comme toile de fond les dunes d’un côté et les montagnes rocheuses de l’autre.
Puis après, on s’est dirigé vers un petit Douar du nom de Khamlia, une communauté qui témoigne de l’africanité du Sud Est du Maroc. Ici tout le monde vit au rythme traditionnel de gnaoua, une dimension ethnique et culturelle enracinée depuis des temps lointains. On s’arrête une demie heure pour découvrir la vie de ces confréries établies ici depuis très longtemps. Plusieurs maisons sont ouvertes au publique, où les gnaouis, pratiquent tout au long de la journée leur rituels dans une ambiance musicale transcendante et thérapeutique, tout en racontant leur histoire et exprimant leur souffrance, du blues africain. Ici, le temps s’est arrêté, ces ethnies vivent au rythme de leurs ancêtres, un spectacle unique à ne pas rater. Bien évidemment le but est de les aider afin qu’ils puissent survivre et maintenir leurs rêves et leurs traditions. Plein d’hospitalité, nous avons eu droit à du thé et aux gâteaux traditionnels.
Nous avons quitté les lieux, pour céder la place à d’autres visiteurs. Sur notre chemin, une tente bien dressée, toute seule, au milieu d’une grande étendue rocailleuse aux couleurs contrastées, quelques chèvres et un four en pierres, ont attiré notre attention, par curiosité nous nous sommes arrêtés, le propriétaire et ses enfants nous ont convié pour un verre de thé. Il a 50 ans, il s’appelle ibrahim, comme la plupart des nomades de la région, il a préféré se convertir au tourisme, mais à sa manière.
Vivre selon une vie de nomades, et recevoir les touristes passagers pour leur offrir un déjeuner artisanale, copieux et délicieux. On tombait juste au bon moment, ayant très faim et curieux nous avons accepté son offre volontiers.
L’accueil des nomades est remarquable, nous avons assisté à la préparation du repas, la fameuse Medfouna de la région, c’est une sorte de tourte farcie. Ibrahim sort la pate déjà préparée et enveloppée dans du tissu, la travaille à la main, puis étale les ingrédients dessus, la retourne et la plonge dans un trou ‘four’ , nous installe sous la tente, le temps de nous raconter le mode de vie des nomades, le repas était prêt et servi. Très délicieuse, au visuel, la Medfouna ressemble à une pizza calzone faite maison.
Cette pause, nous a revitalisé et nous avons repris notre périple. À court de temps, nous avons accéléré le rythme. Le trajet était très spécial, on langeait les dunes, le terrain était sableux, la conduite était magnifique, quelques obstacles à franchir et des paysages sauvages, des dromadaires partout, de temps en temps des bivouacs luxueux, des tentes de nomades et même des cafés ambulants.
Arrivés à notre auberge au coucher de soleil, nous entamons notre rituel du groupe, douches, repos puis dîner.
Etape 5
La veille, la journée était bien remplie, pleine d’activités, les dunes en 4×4, le lac Srij, les gnaouas et les nomades. Heureusement le calme et le climat de la région nous ont permis d’avoir un bon sommeil réparateur et nous nous sommes trouvés en pleine forme au petit matin. Pendant le petit déjeuner, moment idéal pour programmer la journée, nous avons entendu parler d’un système d’irrigation utilisé jusqu’à récemment par la population locale. Tous étions unanimes pour visiter et comprendre ce mécanisme. Nous avions déjà remarqué l’existence de plusieurs puits sur notre trajet du côté d’Erfoud.
On a pris la direction de la ville, à mi-chemin, on aperçoit d’étranges monticules de terre séchée, parfois avec poulie en bois apparentes au dessus.
Puis un peu plus loin, une tente de nomade dressée au pied de l’une d’entre elles nous interpelle. On s’arrête pour comprendre cet énigme, pour nous inconnue jusqu’à maintenant.
Deux personnes se dirigent vers nous, et nous invitent à partager avec eux un verre de thé. Encore une fois, des nomades convertis au tourisme et jouant le rôle de guide et d’historiens. Ils sont là, pour assouvir la curiosité des voyageurs, ils nous attendaient, discours bien rodé, ils maitrisaient l’histoire et le fonctionnement de ce système d’acheminement d’eau appelé Khettaras.
C’est extraordinaire, utilisé par les perses il y’a des millénaires et introduit au Maroc par les arabes au 7ème siècle. Ce système d’irrigation consiste à récupérer l’eau de la nappe phréatique à sa source pour le drainer de puit en puit jusqu’à sa destination. En fait les puits que nous avons visité servent au nettoyage et à la maintenance du réseau souterrain de drainage. En 2000 la région comptait plus de 1190 khettaras et servaient à irriguer la plus part des oasis. L’eau termine son voyage sur des canaux à ciel ouvert jusqu’à sa destination finale ‘Saguiates’.
C’était une pause thé remarquablement instructive et culturelle.
Pour continuer sur le même thème, sachant que ce coin du monde est connu par les fossiles marins, nous avons décidé de rendre visite à un grand magasin de fossiles à Erfoud, afin de mieux comprendre le pourquoi et le comment.
On prend le volant en direction d’Erfoud, un paysage lunaire nous entourait de part et d’autre, on s’est arrêté à plusieurs reprises pour prendre des photos, contempler cette nature inhabituelle à nos yeux et respirer de l’air pur, sec et différent du nôtre.
Selon les géologues et archéologues, Erfoud est le plus grand musée de fossiles à ciel ouvert au monde. En effet durant notre séjour, mis à part les palmiers et les dattes, les visiteurs sont surpris par les squelettes d’animaux préhistoriques à la devanture de plusieurs établissements. Il y’a des millions d’années cette région était recouverte par la mer, avant de devenir un plateau sous lequel se cache un trésors de fossiles marins. En outre, pendant une autre période, la région était un terrain favorable au développement de dinosaures. C’est ce qui fait la richesse de cet endroit, une richesse ancestrale qui procure actuellement du travail à des centaines de personnes. Au niveau mondial, c’est l’une des plus importantes place commerçantes des fossiles marins et des restes de dinosaures.
Arrivés chez le marchand de fossiles: https://maps.app.goo.gl/wzbvdkNn4f71eWHh9 , j’ai
été surpris par la grandeur de l’établissement, plusieurs salles énormes contenant l’exposition de fossiles brutes et d’autres polies en marbre, j’ai pu voir même des parties de squelette des dinosaures exposées.
Les blocs de pierre arrivent depuis les carrières, entreposés dans des hangars ateliers, puis, minutieusement nettoyés, découpés en morceaux, en fin les artisans se chargent de les sculpter pour leur donner leurs formes définitives. La capitale des dattes est aussi la capitale des trésors archéologiques les plus rares et les plus anciens du monde. Une autre raison pour visiter Merzouga et ses alentours.
Les expéditions que nous menons, mes amis et moi dans le cadre de notre groupe Adventures in Morocco nous permettent de découvrir les richesses de notre pays. Nous essayons de joindre l’utile à l’agréable, de montrer les trésors cachés dont regorge le Maroc à travers nos photos, nos vidéos et nos récits.
Etape 6
Il était 19h, nous venions de sortir du dépôt des fossiles. Une journée culturellement fructueuse, d’abord, nous avons découvert le système d’irrigation ‘khettaras’, une technique héritée de la civilisation Perse, en suite, nous avons appris l’importance mondiale de la région dans le domaine archéologique, le commerce des fossiles marins et des squelettes de dinosaures.
Selon notre programme, c’était notre dernière journée et nous devions entamer le retour vers Rabat, sauf qu’il était tard, nous avons décidé de passer une autre nuit à Merzouga mais on n’avait plus de réservation, l’auberge les Dunes d’or affichait complet. Heureusement , nous avons pu trouver des chambres à l’hôtel du café du sud qui se trouve à quelques mètres du premier, tout aussi chaleureux.
Le lendemain, et après avoir pris notre petit déjeuner au bord de la piscine avec une vue paradisiaque sur les dunes , nous avons convenu de tracer notre propre chemin en hors-piste (à vol d’oiseaux) afin de découvrir les endroits les plus reculés et de se heurter à la nature la plus sauvage .
Tous ensemble, à 9h, on se dirige vers nos véhicules pour faire une dernière vérification technique avant le départ vers une aventure dans un territoire inconnu dont le déroulement reste pour le moment mystérieux. Armés de nos boussoles et de nos Gps, notre volonté était de rejoindre Errachidia en hors-piste, on a pris le volant en direction du Nord Est. Au fur et à mesure qu’on avance, le sol se dégage du sable qui l’enveloppait venant des dunes et au bout d’une quinzaine de kilomètres le terrain prend sa forme originale, rocailleuse et noirâtre.
Ce jour-là, nous étions prêts, pour une opération caritative, au premier petit village rencontré, nous pourrions dégainer nos petits paquets scolaires contenant l’essentiel pour des élèves de 7 à 12 ans, 10 paquets par 4×4 cela faisait 30 paquets de quoi faire plaisir et remonter le moral à une population lointaine et dans le besoin .
Pendant plusieurs kilomètres la nature était désertique, un paysage Martien, aucun signe de vie détecté, même pas un chien. Puis, de loin une ligne de falaises abruptes de couleur noire juxtaposées en vagues nous bloquaient la vue et le passage. Pour les contourner, il fallait faire un sacré détour et sans certitude et par manque de visibilité, nous avons décidé de chercher une brèche entre ces vagues de pierres pour les traverser.
C’était une expérience incertaine et enrichissante, notre curiosité nous a mené avec difficulté jusqu’au sommet des falaises.
C’était une séance d’escalade en 4×4 en traversant des couloirs d’eau asséché et des cailloux volumineux, mais une fois au sommet, la récompense était digne de la grandeur de mère nature, une vue magique, majestueuse et panoramique; un plaisir pour les yeux et pour les âmes.
Ces grandes falaises séparaient deux mondes opposés, comme si elles faisaient barrage au vent de sable venu du sud. Nous nous sommes posés une petite demie heure pour apprécier ce phénomène inhabituelle, partager ensemble notre moment de collation et se dégourdir les jambes.
Notre ami Reda Moubjil Architecte Marrakchi, le plus zen du groupe, les jumelles à la main, a pu repérer un passage pour traverser cette ligne de falaises qui nous empêchait de rejoindre l’autre côté et continuer notre voyage. Nous nous sommes précipités vers cette piste de secours.
La descente était assez raide et pleine de graviers glissant. C’est là que j’ai pu utiliser et tester pour la première fois le système de descente automatique intégré dans ma Jeep Grandcheroke. C’est un système d’aide à la conduite qui utilise le frein moteur combiné au système de freinage ABS et l’anti-patinage. J’ai choisi et verrouillé la vitesse à 2km par heure et j’ai laissé le contrôle à la voiture, c’était magique, j’étais en mode pilotage automatique. Dans le cas d’un 4×4 à boite à vitesse manuelle, il faut se mettre en mode 4×4 court, passer la vitesse première, tenir uniquement le volant et laisser la voiture descendre tranquillement.
Après avoir parcouru une dizaine de kilomètres, on rencontre un piéton, qui nous indique le petit village que nous cherchions afin de livrer nos cadeaux à leur propriétaires. A l’entrée du village, les enfants sur notre passage, nous saluaient des mains, le sourire au visage, l’innocence de leur âme se dégageait et nous touchait directement. Tous émus, on coupe les moteurs, on descend et on distribue nos petits cartables. L’émotion, la joie et les cris des enfants a fait sortir les plus vieux de leur demeure et nous ont obligé à partager avec eux du thé et les plus beaux gâteaux qu’ils possédaient. Je ne pourrais vous décrire la joie intérieur que j’ai senti ce moment précis, un sentiment de libération, de grandeur et de bonheur.
Je pense personnellement que la nature réoriente perpétuellement l’ensemble de ses composantes vers un équilibre universel. Certes, durant le cour de l’existence, la vie façonne par ses divers moyens (génétique, comportement, guerre, connaissance, maladie etc…) des personnes, des civilisations, des tribus, des objets etc… faibles ou forts, riches ou pauvres, malades ou en bonne santé. Cette même vie crée un climat où il est possible de recentrer les deux extimités vers une moyenne générale satisfaisante. Parmi les humains se trouve des humanistes, des bénévoles, des amoureux de la nature ou des animaux, individuellement ou en association, qui sans savoir pourquoi c’est eux qui sont désignés, s’investissent parfois totalement afin de dissiper l’écart entre les deux extrémités à savoir les plus défavorisés et les autres.
En plus, pour moi, aider des personnes dans le besoin est un vecteur de bonne santé et de bonne humeur. Et la science le confirme actuellement. Pas mal d’études consacrées au sujet et via des IRM montrent que les actes de générosité activeraient la libération des endorphines. Les donateurs se trouvent généralement dans un état de bien-être souvent durable. Ces mêmes hormones aident à lutter contre le stress, soulagent la douleur et recréent en nous, un climat de confiance et une force interne pour faire face à la diversité des éventualités.
Nous avons quitté le village avec un sentiment héroïque, il était 15h, nous avons repris notre chemin vers Errachidia, pour arriver au coucher de soleil à l’auberge “Kasbah Hotel Camping Jurassique”.
Nous étions tous lessivés sans exception, mais la beauté de l’endroit nous a redynamisé. Cet auberge se trouve sur Oued Ziz, seul sans aucun voisinage, loin des villes et des villages, au milieu d’une végétation sauvage et dense. A l’heure où j’écris ces mots je commence déjà à m’en dormir, je vous souhaite une excellente nuit et un excellent weekend.
Bousfiha mohammed (Smartedge Adventures)
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